Quel est le taux de réussite (et que font ceux qui interrompent leurs études)?
Les sciences humaines et sociales présentent un taux d’abandon plus élevé que la moyenne (d’ailleurs nettement plus élevé avant l’introduction du système de Bologne). Il faut se poser la question du pourquoi et à quel moment ce phénomène survient. Il est encore plus intéressant de se demander si ceux qui ont abandonné leurs études vivent ensuite à la botte de l’État.
Souvent, ce sont précisément les étudiants doués des sciences humaines qui interrompent leurs études, parce qu’ils ont trouvé avant l’obtention de leur diplôme une activité professionnelle qui correspond à leurs intérêts.
Une personne qui n’a jamais commis d’erreurs n’a jamais tenté d’innover.
Albert Einstein
Le rapport 2014 Éducation en Suisse (CSRE 2014, p. 195-196) stipule que «les décrochages observés dans les universités sont un phénomène multifactoriel et complexe». Par contre, «les étudiants dont les parents ont un niveau de formation ou un statut professionnel inférieurs risquent à l’évidence davantage d’abandonner leurs études (ibid.).» Tout comme dans le domaine «interdisciplinaire»[1], les parents des étudiants et étudiantes en sciences humaines et sociales disposent moins souvent d’un diplôme de haute école (au moment de l’établissement de cette statistique en 2015) à comparer avec d'autres matières (Condition d'études et de vie dans les hautes écoles suisses, OFS 2017, S. 19). Cela peut signifier que les études en sciences humaines sont considérées comme un moyen de progression sociale, qui n’est toutefois pas toujours couronné de succès. Dans ce cadre, il faut considérer qu’en comparaison à l’ensemble des étudiants (71%), ceux issus de la filière des sciences humaines et sociales (81%) et de celle du droit (75%) exercent plus souvent une activité professionnelle. (ibid., p. 45)
Il n’existe aucune étude empirique vérifiant où les étudiants et étudiantes qui ont interrompu leurs études travaillent aujourd’hui.
[1] Écologie, sport, études genre, sciences militaires et études interfacultaires ou interdisciplinaires.
Une réflexion sur l’échec
Chaque jour, presque 40 entreprises suisses annoncent leur faillite (statistiques de 2018). Du point de vue de la recherche sur l’innovation, cette culture de l’échec est indispensable pour l’innovation, le travail et le renouvellement des institutions et systèmes (www.thewire.ch/de/topics). Actuellement, la remise en question qui suit les échecs est introduite par les très populaires «Fuckup Nights». L’objectif est d’identifier ensemble la source de l’erreur et d’apprendre des erreurs des autres. Et que signifie vraiment «échouer»? Une réorientation, par exemple, constitue-t-elle un échec ou un mauvais investissement? Le fait que 50% des apprentis et apprenties diplômés changent de métier au cours de leur vie est-il indésirable du point de vue économique ou social?