Pourquoi tant de jeunes gens choisissent-ils d’étudier les sciences humaines?
Les études démontrent que l’intérêt pour la matière est déterminant (comme c’est le cas pour la plupart des choix d’études). Les motifs «améliorer ses chances de revenu», «augmenter ses chances sur le marché du travail» et «profiter de la diversité professionnelle» ont, en comparaison, tous trois peu d’importance dans les sciences humaines. «Étendre son horizon» et «pouvoir exercer une activité professionnelle en parallèle aux études» (voire devoir le faire), par contre, sont des facteurs importants. La réputation de la haute école ou les traditions professionnelles dans la famille ne jouent qu’un maigre rôle (Conditions d'études et de vie dans les hautes écoles suisses, OFS 2017, p. 83)
Structurer la pensée
«J’ai fait un master en philosophie, puis plusieurs années de recherche dans ce domaine, parce que la philosophie est ma passion. Ces années de formation et de recherche me sont utiles chaque jour. La philosophie permet de structurer sa pensée, d’argumenter efficacement, de mieux percevoir les enjeux d’un sujet et d’en appréhender la complexité, d’écouter, de comprendre et d’analyser les positions des autres. La richesse inestimable des philosophies que j’ai étudiées m’accompagne en outre dans mon engagement et éclaire mon quotidien. Je crois qu’aucune autre discipline n’aurait pu m’apporter autant».
Adèle Thorens Goumaz, Conseillère nationale, Les Verts
La popularité des sciences humaines peut s’expliquer par les motifs suivants: l’espoir de trouver une activité génératrice de sens, le souhait d’étendre ses options en suivant des études diversifiées. Dans ce contexte, il est intéressant de constater que les personnes au bénéfice d’un diplôme d’une école professionnelle ou d’une haute école sont attirées de préférence par les sciences humaines et sociales (16% effectuent un bachelor d’études en sciences humaines ou sociales ou commencent des études de droit, contre 10% dans les sciences exactes ou naturelles) (ibid, p. 17).